mercredi 5 juin 2013

Parents riches aujourd’hui enfants pauvres demain


Jean de La Fontaine avait démontré l’importance du travail à travers la célèbre fable du "Laboureur et ses enfants". Le travail libère et assure l’indépendance, l’autonomie. Et ce n’est pas pour rien que Dieu a ordonné à l’homme de manger son pain à la sueur de son front. Pour insister sur l’importance du travail, saint Paul recommande que celui qui ne travaille pas ne mange pas non plus. Cette exigence sonne le glas de la paresse et de la mentalité de dépendance jouisseuse.
Chacun est appelé à produire de ses propres mains afin de ne pas être à la merci des autres. Mais on ne s’autonomise pas du jour au lendemain. Il faut une sorte de préparation progressive vers cet accomplissement de soi. C’est ainsi que dans plusieurs pays du monde, les enfants ont plus de chance d’exercer la profession de leur père, s’ils comprennent bien qu’il n’y a pas de sot métier. Cependant, si les enfants n’ont été que de simples jouisseurs du labeur des parents, il n’est pas étonnant aujourd’hui de retrouver ces enfants de bonne vie hier dans une situation qu’on était loin d’imaginer il y a encore quelques mois ou années. Pour cette raison:
L’histoire immédiate du Congo est riche en enseignements prouvant la descente aux enfers de certains jeunes. Sous le régime mobutiste, bien des nos jeunes avaient des parents qui faisaient partie des dignitaires dudit régime. Mais à la chute du régime, et surtout à la mort des parents, plutôt que de retourner au champ comme dans la fable, ils ont plutôt choisi la rue où il ne leur reste plus qu’à faire étalage de violence pour survivre en espérant retrouver le train de vie d’hier ou encore en sombrant dans un profond désespoir où l’évocation quotidienne des belles années au cours desquelles rien ne leur manquait parce que les parents pourvoyaient à tout finit par ruiner la santé.

La responsabilité parentale dans l’apprentissage du secret de la réussite

Le meilleur service que tous les parents devraient rendre à leur progéniture, c’est de leur apprendre à vivre selon le proverbe chinois « Si tu me donnes un poisson, je mangerai; si tu m’apprends à pêcher, je n’aurai plus faim». Apprendre aux enfants comment onréussit dans la vie demeure l’exigence première. C’est former un individu capable de se tirer d’affaires en l’absence de tout mentor. En plus, les parents doivent insister sur la valeur et l’importance de chaque travail. Si la visée ultime de tout travail est d’assurer un mieux-être à celui qui l’accomplit, on peut comprendre par-là qu’il n’est pas nécessaire de viser trop haut pour rien avant de bien vivre. La chose la plus importante reste que les enfants ont le droit de savoir comment leurs parents ont bâti leur fortune; les parents ne doivent pas en faire un tabou, pour autant que ce ne soit pas par des moyens malhonnêtes ou des pratiques occultes. Or si secret il y a, le premier d’entre eux, c’est le travail.
Il faut travailler et c’est à force de travail que les riches ont acquis ce qui constitue l’objet des convoitises des pauvres. Le deuxième secret de la réussite, c’est la discipline qu’on se donne pour atteindre un objectif. Le troisième secret, c’est l’abnégation. Il ne faut jamais reculer devant l’ampleur de son travail ; un peu de sacrifices te feront goûter le plaisir d’une réussite. En dépit de ce vade-mecum de la réussite, bien des parents sont restés fermés par irresponsabilité empêchant à leurs enfants de connaître le dur labeur au bout duquel on se réjouit. Ils ont perdu de vue qu’ils n’étaient pas éternels, que la richesse s’épuise aussi ; bref, ils n’ont pas réalisé qu’il est difficile de rester en équilibre pendant longtemps quand on est au sommet. Et ce sont leurs enfants qui paient le lourd tribut de leur ésotérisme.

Mon papa fut ministre à l'époque de ...
Il est supportable de passer de la misère au bonheur que d’emprunter le chemin inverse. Les enfants des parents riches sont le plus souvent insouciants tant ils ont tout à leur portée. Et de fois, il arrive que certains se montrent foncièrement égoïstes et inutilement hautains. Aux relations compliquées avec l’autre s’ajoute une tendance à l’humiliation facile des autres par la parole et le geste. On dirait une ostentation dangereuse qui s’accouple avec une jouissance paresseuse. Quand la ruine s’installe, ils deviennent méconnaissables. Ils ressemblent au personnage central de cette affiche que les petits vendeurs des boutiques de la cité balancent à la face de tout demandeur de crédit. On voit sur cette affiche, un homme en haillons, houe ou machette à la main  retournant vers ses origines. Et le message est bien clair : « Il faisait crédit à ses clients ! »
Aux enfants des riches qui vivent désormais dans le dénuement on peut dire qu’ils n’ont pas fait crédit mais plutôt, ils ont fermé les portes de la solidarité pour se retrouver dans une situation où ils ne peuvent compter sur personne. Et en vertu de la maxime qu’on ne prête qu’aux riches, ces enfants comprennent bien tard que même les amis de leurs parents deviennent indifférents à leur sort.

Moralité. Tant que nos parents sont en vie, apprenons à travailler ou demandons-leur de nous apprendre à travailler pour que demain nous ne les maudissions pas pour ne nous avoir pas appris le secret de la réussite dans la vie.

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